Fin de semaine à Notre dame

Samedi 24 mai

Le soir, je décole avec Marie Claude direction Sherbrook où une projection est programmée "le monde selon Monsanto" qui avait été diffusé au mois de mars sur Arte. Ca tombe bien, je l’avais pas vu! Avec présence de la réalisatrice Marie-Monique Robin. Classe! Il faut quand même 1h30 de voiture pour y aller! HHaaa elle est gentille Marie Claude.
Au bout de 20 minutes de projection, le bazar tombe en panne! Du coup on en profite pour lancer le débat le temps que le technicien comprenne comment fonctionne l’ordinateur (ha oui ça se passe au CEGEP de Sherbrook (je vous dirai plus loin ce que c’est), c’est donc projection avec ordi et projecteur). La salle de l’auditorium est pleine, c’est bien y a pleins de questions.
Conclusion : Documentaire à voir absolument (Petite info: apparement Monsanto serait l’un des principaux financeur de l’arche de Nöe en Norvège). Brrrr ça fait froid dans le dos.

Lundi 26 mai

Bouuuuuu c’est mon anniversaire! Je suis Vieillleeeeeuuhhh.
On s’envoie une raclette végétarienne et une fondue au chocolat pour fêter ça, puis direction une autre ferme. Je suis triste quand même de quitter ma jolie ferme!

L'érable

Suite et fin de cette visite du jeudi 22 mai, où je vous avais quitté après la brasserie.

Les érablières de Saint-Martyres Canadiens

J’ai de la chance, Eric a dans ses poches secrètes les clés d’une grosse érablière bien industrielle où il a travaillé cet hiver. Après un bout de chemin, on arrive devant la bête.

Au risque de me répéter voici quelques précisions sur l’érable :
Tout d’abord on dit l’eau d’érable pour désigner le liquide récolté pour la fabrication du sirop, la sève désigne quand à elle l’eau amère qui coule à la fin des sucres. Ha oui, les sucres c’est la période où on fait le sirop, juste après le premier dégel. Il existe plusieurs espèces d’érables à travers le monde mais seul deux espèces donnent le sirop : l’érable à sucre (logique) et l’autre, je ne me souviens plus trop, est l’érable rouge je crois! Ces deux espèces sont présentes principalement en Amérique du Nord (Ha ben tient c’est peut être pour ça qu’on en mange pas nous autres).
Avant de rentrer à l’intérieur, un petit tour vers les érables. Un petit bec (appelé une goutterelle) est inséré dans une entaille sur l’érable et branché à des petits tuyaux, ceux là sont reliés à un autre tuyau plus gros, puis à encore des plus gros jusqu’à l’intérieur de l’érablière pour récolter l'eau.

Tout ce système complexe s’étend sur pas mal de kilomêtres carrés. L’eau arrive dans une espèce de piscine intérieure

et passe progressivement dans un évaporateur (qui marche à l’huile ou au gaz) et qui comme son nom l’indique va évaporer l’eau et donner le sirop.

Cette technique est quand même bien barbare car pour récupérer l’eau, elle utilise un système d’aspiration. L’érable est littéralement pompé de sa sève. Ces techniques sont utilisées depuis une vingtaine d’années et on ne sais pas trop ce que ça donnera dans le futur. Vient s’ajouter à ça qu’il y a quelques années, pour éviter que l’arbre ne cicatrise, on appliquait une pastille de paraformaldéhyde qui s’est avérée hautement dangereuse. Elle n'est plus homologuée depuis 1990 mais continue d'être utilisée par certains producteurs peu scrupuleux. Dans tout les cas, le mal est fait et les érables s’en souviennent encore à mon avis. Ce procédé tend à etre remplacé par de l'alcool dénaturé... mhhhh!

Après ça direction l’érablière d’Eric. Ben là, changement de décor.

On se croirait propulsé 100 ans en arrière. La récolte est bien différente. Elle se fait à l’ancienne et inutile de dire qu’il faut beaucoup de bras. Ici, on récolte l’eau avec des chaudières (des sceaux toujours) et des chevaux, alors avant de commencer à faire des entailles, il faut faire les chemins dans la neige, pour permettre au traineau de passer (ben oui je sais ça fait un peu père noel tout ça) et aussi pour éviter que le cheval se blesse. L’eau sort directement des entailles (on utilise aussi des goutterelles) et atterrit dans les chaudières en bas de l’arbre. Une fois pleine, on les récupère et on les déverse dans un gros tonneau sur le traineau. Bon ici on utilise un cheval mais d’autres utilisent des ski-doo (moto neige) mais c’est carrément polluant (au point où on en est me direz vous!).
Bref, une fois le tour de la forêt effectué, l’eau est déversée dans une baignoire à l’extérieur de la cabane à sucre (nom qu’on donne aux érablières) et amenée dans un évaporateur par un tuyau.

Cet évaporateur là est alimenté avec du bois d’érable et comportent plusieurs compartiments ce qui permet une meilleur évaporation.

Avant cette fabuleuse invention, on utilisait un chaudron suspendu. En sachant qu’il faut 40 litres d’eau pour 1 litre de sirop, il fallait pratiquement 4 heures pour avoir du bon sirop, mmhhhhh… on l’apprécie celui là!
Ce qui différencie le bio du pas bio, c’est donc comme vous avez pu le comprendre, le temps que l’on va passer à faire évaporer l’eau et le type de chauffage utilisé, avec le bio c’est plus long. Dans les techniques industrielles, on emploie d’autres procédés pour réduire la quantité d'eau d'érable, par exemple avec l’osmose inversée qui permet de concentrer plus de sucre (plus que 10 litre d'eau pour 1 litre de sirop).
Pour info, cette année a été catastrophique pour la production de sirop. Raison : au mois d’avril il y avait encore prés de deux mètres de neige! Pas suffisamment de froid, donc pas suffisamment de sève. Conclusion le prix du sirop va augmenter cette année (on s’en fout, on en mange pas par chez nous).


Petite recette pas trop compliquée (le plus dur étant de trouver du bon sirop et du bon cochon)

Petites côtelettes de porc à l’érable (ou travers, échines, bref du porc)

- Dorer les côtelettes dans du beurre salé avec un peu de poivre. Retirer et déglacer avec une bonne tasse de sirop d’érable et 2 cuillères à soupe de farine. Remettre les côtelettes, couvrir et mijoter 30 minutes.
- Servir avec une grosse patate.
- MMhhhhhhhh

Notre Dame de Ham (suite)


Comme prévu, c’est bien différent et un peu glauque cette semaine parce que pas de chance pour Marie Claude, elle est obligée d'aller travailler! mais heureusement y a pleins de gens sympathiques qui viennent me rendre visite. Ouf!
Tient d’ailleurs Sylvie et Eric viennent ma prendre pour m’amener à la brasserie. Heureusement, parce que pour y aller, la route (ou la piste plutôt) est déserte, pour le pouce c'est rappé, et il faut bien 30 minutes pour aller à la brasserie. Je me dis que j’ai échappé à 6 heures de marche sous la pluie! Petit arrêt minute à Ham-Nord (sous la pluie).

Les brasseurs du Hameau de Ham-Sud

Cette brasserie est en fait une micro-brasserie et réunit quelques passionnés. Cette mico-brasserie (comme beaucoup d’autres) possède aussi un bistrot à l’étage, où on sert directement la bière que l’on produit sur place. Toutes ces brasseries se multiplient comme des p’tits pains mais y en a pas beaucoup qui arrivent à survivre face aux gros de l’industrie. Ici, la fabrication de la bière se passe généralement le jeudi matin jusqu’au vendredi matin. A notre arrivée, deux personnes se trouvent dans les locaux! chic, on va avoir droit a une visite guidé.
La bière de Ham se prépare comme la plupart des bières avec de l’orge malté.


Quelques infos pour tout les ignares (comme moi) : L’orge ne peut pas être utilisé comme telle dans la fabrication de la bière et doit être transformé en malt. La plupart du temps, les brasseurs achètent l’orge déjà malté. C’est moi enquiquinant!

Oui mais comment on fait du malt, me direz vous! Hé bien tout simplement en trempant l’orge dans de l’eau et sous l’effet de l’humidité, il se met à germer. Ca prend quand même quelques jours. Les enzymes qui se développent à l’intérieur du grain transforment peu à peu l’amidon en sucre. Après ça, l’orge est séchée entre 80 et 105°. C’est le séchage qui va déterminer la nature du grain et donc de la future bière (blonde, rousse, ambrée, brune, noire,…). Plus on le fait sécher longtemps et à haute température et plus le malt deviendra foncé et aura un gout de caramel.

Revenons au choses sérieuses. Pour faire de la bière, il y a trois étapes (encore!)

- Le brassage

Le but du brassage est d’avoir au final un moût sucré. Après avoir concassé l’orge malté, on le mélange à de l’eau dans une grosse cuve (ou n’importe quoi d’autre qui peut chauffer. Si vous le faites dans votre cuisine, vous pouvez prendre une marmite!). Ce mélange est appelé brassin. Ce brassin est chauffé, en prenant soin de respecter des paliers. Cette méthode est appelée à paliers multiples, qui est pas mal utilisée par les belges et les français. On chauffe pour atteindre une température entre 50° et 55° pendant 30min, puis on augmente jusqu’à 65/69° pendant 30 à 45min, et enfin à 75° pendant 15min. Vous l’aurez compris, il est indispensable d’avoir un thermomètre.

[la grosse cuve au fond]

On passe ensuite à la deuxième phase :

- La cuisson et le houblonnage

Une fois que le brassin est prêt, on filtre les déchets d’orge et on bascule le liquide dans une autre cuve (ici y en a deux, et pour les remplir les deux on rajoute un peu d’eau que l’on filtre à travers les résidus d’orge pour pas perdre une miette de sucre)

[cuves du haut]

A ce moment, on rajoute le houblon.
On se sert uniquement de la fleur de houblon. C’est ce qui va servir à aromatiser la bière et lui donner son petit côté d’amertume en fonction de la quantité, du moment où on le met et le temps qu’on le laisse. Autre vertu du houblon, c’est un très bon conservateur.

Pour info (encore), il y a actuellement une grande pénurie de houblon. La faute reviens au biocarburant! En effet, comme en France où fleurissent colza et compagnie, les champs de nos amis canadiens voient fleurirent toute une armada de substitut de pétrole. Résultat : plus personne ne peut acheter de houblon parce que la production réduite qui existe déjà est achetée automatiquement par une multinationale (qui fournit les producteurs de la Budweiser) et qui achète aussi la production futur (tant qu’ à faire!). Bref, tout ça pour dire que c’est la merde. Mais nos petits producteurs locaux ont plus d’un tour dans leur sac et se lancent déjà dans des essais de chimiste pour trouver un palliatif a tout ça (comme le pissenlit par exemple. Haaa le pissenlit).

Il faut environ 160g de fleur de houblon pour 200 litre de moût. On fait bouillir (un peu plus de 100°) entre 45min et 1 heure, pour tuer toutes les mauvaises bactéries et extraire l’amertume et les aromes du houblon. On rajoute ensuite un deuxième houblon, même quantité que la première (si on aime la bière amère) et de l’agar agar (une algue) qui va agglomérer la levure. Et on laisse reposer 5 minutes.

Après un autre filtrage pour enlever le houblon, le liquide passe dans une dernière cuve (là aussi y en a deux) [même photo que plus haut, c’est les cuves du bas] à deux parois (un compartiment pour de l’eau froide et l’autre pour la bière) afin que celle ci descende rapidement jusqu’à 20°. On transvase dans un autre récipient et on rajoute la levure (Attention une température trop haute tue la levure).

Vient la troisième phase :
- la fermentation et la maturation

La fermentation commence au moment où on rajoute la levure. Le moût se transforme en bière. Une première fermentation dure de trois à quatre jours. Cette étape permet de transformer prés des trois quart du sucre en alcool, et elle fait beaucoup de mousse. Une fois que la levure s’est calmée (il y a beaucoup moins de gaz) on transfère la bière dans des dames-jeanne (des grosses cruches en verre de 4 gallons, soit 20 litres).

Une fois que la levure a fini de travailler, elle se dépose au fond de la cruche et est purgée au fur et à mesure par un petit tuyau en dessous de la dame. C’est important de ne pas fermer hermétiquement les cruches car la fermentation continue et ça fait donc encore du gaz. Ce dépôt est appelé la lie, la bière est dite sur lie lorsqu’elle n’a pas été filtrée à l’inverse des industrielles (et c’est bien parce qu’elle garde toutes ses vitamines héhé). Tout ça dure en moyenne de 2 à 4 semaines.

Après on met en bouteille et vu qu’il n’y a plus de gaz, on rajoute une chouillette de sucre avant de fermer. Comme ça les levures restantes vont transformer le sucre en gaz et tout ça naturellement.
On laisse vieillir en moyenne 2 mois.

Et voilà le travail. A vos marmittes!

Après cette petite visite fort instructive direction les érablières! Mais je m’arrêterai là pour l’instant parce que c’est l’indigestion assurée pour vous.

Première semaine : Notre-Dame de Ham

Après quelques jours d’interruption pour cause de défaillance informatique voici donc la suite de mon périple…

C’est quoi le woofing (ou wwoofing)?

C’est la question qui me vient constamment aux oreilles, donc avant d’aller plus loin, je me dois de vous expliquer ce procédé. Le woofing ( de wwoof : World-Wide Opportunities on Organic Farms) viendrait des anglais (tient donc!), en vérité le woofing existe depuis que l’homme existe, les anglais ont juste mis un nom dessus, et ont modernisé le bazar à coup d’internet. Le woofing existe donc dans pratiquement chaque recoin du globe. Pratique! A quoi cela consiste? Simplement de reprendre le bon vieux principe : je donne un coup de main (soit 5 a 6 heures de boulot par jour) contre gîte et couvert. mais attention, uniquement dans des fermes bio ! Bien sûr comme partout il peut y avoir des surprises, comme par exemple des fermiers qui vous prendrez pour de la main d’œuvre gratuite et corvéable à merci ! L’intérêt c’est que vous êtes libre et pouvez faire votre baluchon quand ca vous chante !
Parfois, c’est comme si vous étiez invité chez des amis : vous vivez au même rythme qu’eux (oubliez vos grasses mat, levé à 6h pour les moins chanceux), vous mangez avec eux (haaaa le fromage tout frais moulé et ces salades de pissenlit), vous n’hésitez pas à jouer avec les gosses (heu non pardon les enfants)… bref, vous faites partie intégrante de la famille du levé jusqu’au couché (généralement pas après 9h tellement vous êtes fatigués). Vous ne dépensez donc pratiquement pas d’argent et vous pouvez garder vos pépettes pour aller observer les baleines dans le Saint-Laurent ou aller vous saouler dans les rades (par exemple).Donc pour mon baptême de woofing, direction Notre-Dame de Ham, à deux heures de route au Sud Ouest de Québec. Cette petite bourgade compte un dépanneur (épicerie) et un Bar. Point! (de toute façon le tout est à 10 minutes en voiture et j’ai pas de voiture !)
Première semaine : Notre-Dame de Ham

Vendredi 9 mai, 10h40, a Victoriaville. Personne à mon arrivée. J’attends patiemment 10 minutes, 20 minutes, je pose mon sac à dos, il commence à être lourd ce con, j’ai pourtant semé des affaires un peu partout où je suis passée ! 1 heure après, bouffée d’angoisse, m’aurait on oublié? Pas grave, je dégaine carte de téléphone et numéro (ha je savais bien que j’en aurai besoin) et pars à la recherche d’une cabine (heureusement ici c’est pas la mode des téléphones portables, y a encore de cabines), une petite voix me répond, « hhaa bon? quelqu’un devait venir me chercher??? Baaa c’est pas grave » me dit on, « je n’ai qu’a venir en pouce (en stop) », on m’explique rapido, je comprends rien, Re-bouffée d’angoisse!!!1h20! Alors que je m’apprête à affronter la trentaine de kilomètre en pouce, ou à pied (haaaaa ce sac a dos), Annette (la proprio de la ferme) et ses deux filles arrivent! Sauvée!
La ferme abrite donc 6 personnes (dont 3 filles : Ella 7 ans, Fanny 13 ans, Mélina 15 ans et 1 garçon Fréderic 16 ans (celui là même qui m’envoyait poucer jusqu'à la ferme. Vengeance!)). Annette, Rejean et leur 4 enfants sont une pure famille de babos, qui prône l’école a la maison, où il n’y a pas forcement d’horaire et chacun travaille quand il en a envie.

[la maison]

Ce petit paradis comprend un jardin bio (qui va m’occuper les quinze prochains jours) avec deux serres, une étable avec chèvres (c’est cool les chèvres), poules (c’est con une poule), chevaux, et vaches (avec formation à la traite);


(mes p'tites chevres. Qu'elles sont bellesheuuuu)


[l'étable]

une petite roulotte qui a servit lors d’une traversée du Québec il y a quelques années, et qui me sert de chambre à l’heure actuelle (y fait frais la nuit!),


[ma belle roulotte]
¨le bois cordé¨, un petit chalet douillet qui servira aux woofers (pas maintenant parce qu’il est squatté par Marie-Claude qui occupera la ferme pendant un an), et enfin un petit étang bien sympathique quand il fait chaud (cela dit ça n’est pas encore arrivé) et bourré de petits poissons pour sans mettre pleins la panse.


[le bois cordé et le p'tit étang]
Le programme des journées suit à peu prés ce schéma : levé 6h30 (plus ça va et plus ça devient 7h), café, direction l’étable pour la traite, une ptite gratouille aux chevaux (faut pas les oublier, ils sont susceptibles), quelques graines pour les poules (RRRhhhaa les poules!), petit déjeuner (encore un café, toast, œuf ou crêpe, sirop d’érable du bon du bio) un tour au jardin pour désherber (ça y est j’ai des vrais mains de travailleurs agricoles), ha c’est l’heure du diner (heu déjeuner), un petit crochet à l’étable pour ramasser les œufs avant qu’ils ne se fassent dévorer par les poules (RRRhhhaa les poules! en plus c’est cannibale!). Après la vaisselle (ça peu prendre une louche de temps pour désigner les volontaires), déménagement de foin pour le compost (Ici pas d’égout. Vive les toilettes sèches!) et retour au jardin pour désherber jusqu’au souper (heu le diner).


[moi à la traite]

Mais bien sur y il y a des petites variantes car en même temps la famille prépare un départ en voyage, un an de woofing en Colombie Britannique dans un camping-car, puis vers le Sud jusqu’au Mexique (heu si le camping-car survie). Bref c’est un joyeux bordel, et c’est l’fun.
D’où le squattage aussi de Marie-Claude.


(moi dans les jardins)

Ha puis y a aussi deux chiens!




Dimanche 11 mai, souper chez Sylvie et Eric, une française et un suisse expatriés. Ils habitent au milieu d’une foret d’érable, là aussi dans un petit paradis, et possèdent une cabane à sucre.


[Chez Sylvie et Eric]

Une cabane à sucre c’est là où l’on va transformer l’eau (la sève en somme) d’érable en sirop! C’est généralement de la mi mars à la mi avril que l’on va récolter la sève de l’érable. L’idéal étant une température de +5° la journée et de -5° la nuit. Il ne faut pas trop attendre car après la sève devient beaucoup plus épaisse et là ça marche plus pour le sirop. A cette période, la sève qui était resté au chaud dans les racines tout l’hiver remonte dans les branches. On pratique des petites incisions sur le tronc, et Yaahhllla, y a plus cas remplir les chaudières (des seaux).
C’est là qu’entre en piste la cabane à sucre.
Prochainement vous aurez la visite de cette petite érablière, et celle d’une érablière industrielle (brrrr ça fait froid dans le dos).


[En partant de la gauche: Sylvie, Réjean, Annette et Eric]

Mardi 13 mai, arrivée de Samuel, un ancien woofer qui en est à sa troisième visite. Il est cuisto, chic il va faire à bouffer! Les journées sont les mêmes à la différence qu’on ne se bat plus pour désigner celui qui va faire à manger! Et dans la foulée, il fait la plonge (Haa bonheur).


Jeudi 15 mai, arrivée de Virgile, le fils de Rejean suivie de Cécile (dont le conjoint fait de la bière, mais j’en parlerai plus loin) et ses trois filles. Houla on commence à être nombreux.
Et visite du marechal ferrand qui se deplace directement dans les fermes avec son super break flambant neuf! ouaaw ca rapporte la manucure de chevaux!



Samedi 17 mai, préparation d’une grosse chouille, avec petite pause d’initiation au Thai-chi (vraiment pas sur de l’orthographe) par Cécile dans la petite prairie en face de la forêt (hmmmmmm vider ses chakras).
Vers 13 heure, les festivités commencent avec l’envoi des hamburgers au barbecue (ha j’en imagine quelques-uns saliver).



Houla les gens arrivent, ca fait du monde. Tient on commence à manquer de bières, misère! Heureusement, Normand (le fameux brasseur, conjoint de Cécile) arrive les bras chargés de ce précieux breuvage, la Ham (haaaa un régal pour tout amateur de bière). Je négocie illico une visite à la brasserie pour jeudi prochain (et à mon retour en France, j’ouvre un tripot clandestin!).
Le soleil se couche, les gens n’en finissent plus d’arriver, ha ben tient y a pleins de bouteilles cachés dans un petit coin.



Quelqu’un met la main sur des percussions et c’est partie! Marie-Claude nous sort ces boules enflammées et nous mime une danse endiablée au son des tam-tams (décidément ça doit être à la mode! Tabarnouche, J’aurai du prendre des cours!). Tout le monde se rassemble au coin du feu, quelque uns tentent des accompagnements vocaux, d’autres bougent frénétiquement leur derrière, voir les deux, et d’autres commencent à piquer du nez, le regard flou (comme moi). La production locale circule sous mon nez! Diable c'est du costaud! Je rampe jusqu'au dodo.

Dimanche 18 mai. J’ai mal à la tête. Je force pas trop. Marcus, un voisin, vient récupérer vaches et chèvres (snif mes petites chèvres!) et vole quelques poules au passage (ben ça c’est pas grave). Petite discussion autour de l’augmentation des prix. He oui ami français rassure toi dans ton malheur, l’augmentation des prix c’est partout. + 30% sur le blé, 1$35 le litron d’essence, heureusement qu’ils ont des puits en Alberta!
Tout ça m’a bien fatigué! dodo à 9h.

Lundi 19 mai, c’est le jour du grand départ pour la famille.
Ca s’active dans tout les sens. Une chaussette par ci, un paquet de farine par là. On remplit les placards, on bricole le camping-car. Zut, les feux arrières ne marchent plus. Ha non c’est bon. A 18h, catastrophe! le départ est différé au lendemain. Crise de larme de la petite dernière, on mange et ça va mieux.

Mardi 20 mai, c’est le jour du grand départ de la famille.


Pour de vrai!
Après des adieux émouvants, je secoue mon petit mouchoir au départ du camping car (baptisé la tortue, c’est dire!). Je rentre dans la maison, bien triste et en même temps bien heureuse d’avoir rencontré une telle tribu. Marie-Claude est déjà partie à son travail, il n’y a pas un bruit. Reste les chevaux, les poules et les deux chiens. Haaa l’angoisse. Quelque chose me dit que cette semaine sera bien différente…

mercredi 7 mai 2008

Petit dejeuner a la montrealaise, enfin surtout pour les gens qui ont tout le temps comme moi!
Café au lait dans l'indispensable mug thermos, c'est bien pratique pour finir son café dans le metro; toasts grillés tartinés de beurre de cacahouet; confiture de framboises et rondelles de banane. Attention les fesses!




Sinon c'est céréales; c'est plus rapide et c'est dietetique.

Départ pour Quebec!
Pour les voyageurs pas trop fortunés comme moi, ou encore les étudiants (c'est pareil), il existe un moyen de se déplacer à condition toutefois de ne pas être trop exigeant sur la destination (seulement les grandes villes). Allostop (4317 rue St Denis à Montréal, 514-985-3044 ; rue St Jean à Québec, 418-522-3430 ; ouvert tous les jours de 9h à 18h) est une association qui permet de trouver des covoiturages en direction des grandes villes. Pour un aller simple Montréal-Québec, il vous en écoutera 12 dollars (contre 30 dollars en bus). Surprise! j'arrive chez Pascale (ma pote de fac) dans un appart immense, à deux pas du vieux Québec. Les loyers peuvent tourner autour de 800 dollars (600 euros) pour un 4-5 pièces! Bon bien sur y a aussi plus cher.
Je finis la journée au Ninkasi (hé oui y en a un aussi la bas) avec au programme soirée djembé et danses folkloriques du Québec (ha non pardon c'est le cour de danse africaine de 21h). Le tout avec de la bière; ça va de soi!

lundi 5 mai 2008

Haa le soleil enfin! J'en profites pour aller faire un tour sur le port.






Mais mes petits pieds bien peu habitués a etre autant sollicités me conduisent devant le centre des sciences de Montreal. En devanture, grosse affiche aguicheuse : Grand Canyon 3D.
Tout ceci m'intrigue un peu. Etant rarement habituée a ce genre de technologie je me lance! J'ai mal aux pieds!
Voila un petit apercu mais sans la 3D (c'est quand meme tout l'interet du bazar)
50 minutes plus tard, je ressors toute secouée … après avoir dévalée le Colorado en canot! RRRhhhaaaa a quand les films d'horreur en 3D.
Bon d'accord on est bien loin du camping sauvage au milieu des grizzlis. Patience!

A 18h (parce qu'au quebec, on mange tot), soirée retrouvaille avec les amis quebecois.



Petit glossaire à l'usage des consommateurs de bière :
Les marques les plus courantes de bières québécoises sont : la maudite, la belle gueule, la bière du cheval blanc (comme le nom l’indique c’est de la blanche) et la boréale (en rousse, blonde, blanche, brune, et j'en passe parce que je ne me rappelle plus) le tout en format 341 ml pour 9 dollars les 6. mmmmhhh!

Dimanche 4 mai 2008

Le Mont Royal


Le Mont Royal se trouve a la limite du centre ville. C'est une petite colline ou habituellement les gens (et aussi surtout les touristes) se rendent pour observer la ville en hauteur. Je m'y rends donc aujourd'hui. Et sous la pluie (c'est une question d'habitude)!

Surprise ! dès que l'on traverse la dernière route, on se retrouve en pleine forêt. les petits écureuils viennent vous chatouiller les orteils. Moi, folle de joie je me lance dans un documentaire animalier avec mon appareil photo. On m'apprendra par la suite que les écureuils sont un véritable fléau pour la ville car ils n’ont plus peur des hommes et se sont multipliés comme des lapins (les rats de chez nous quoi)! C'est avec un profond dédain que je regardais plus tard un de ces charmant rongeur traverser le trottoir juste sous mon nez en plein centre ville pour plonger dans la première poubelle ouverte! Pffff sale bête!
Voila quelques photos :








Ha oui j'oubliai de preciser qu'ici il fait encore un peu frisqué, la neige a fondu il n'y a que 3 semaines, pour preuve, il en reste encore un peu (glagla)!






Et enfin voila la vue du balcon de l'appart, rue Sherbrook (encore pour ceux qui connaissent) :



Samedi 3 mai 2008



Montreal

Et c'est parti pour 6 mois!!!! Premier jours a Montréal où je retrouve Renée, une amie québécoise rencontrée à la fac. Elle est sympa, elle m’héberge, d’autant que c’est pas grand chez elle ! Je ne suis pas très chanceuse, il pleut! Armé d’un imper (ha je suis contente d'avoir investit) me voici partie déambuler dans les rues.

Que dire de Montreal! pour ceux qui la connaissent, pas besoin de beaucoup d'explication. Pour les autres, cette ville est un surprenant melange entre building et petites maisons londonniennes, voici quelques photos pour vous donner un apercu.



Le soir, rendez vous « au Bayou », un resto bar truffé d'écrans plasma pour vivre en direct le match de la coupe Stanley de Hockey. Il faut préciser que le Hockey, ici, est l'équivalent du rugby chez nous. Donc ce soir, les Canadiens (c'est le nom de l'équipe) de Montréal affronte les Flyers de Philadelphie. Et inutile de dire que y a du stress, puisque si Montréal perd ce match c'est fini pour cette saison. Bref, les hurlements fusent à mesure des points marqués (Go Habs go!!!). Les Canadiens mènent 3 a 1. Tient ça me rappelle quelques chose! La bière défile dans les verres: 7euros50 le pichet (hé oui vous ne rêvez pas), et la poutine dans mon assiette. Pour ceux qui ne connaissent pas, la poutine est une bonne portion de frites parsemées de morceaux de fromage en crotte (qui fait un bruit de caoutchouc lorsqu'on le mâche), le tout copieusement arrosé de sauce brune. Un régal pour les fesses!!! Mais là revirement de situation ! les Flyers se réveillent (tient d'ailleurs y a pratiquement que des canadiens dans l'équipe! bizarre!). Les gens crient, protestent, s'arrachent des touffes de poils, mais rien n'y fait : les Flyers gagnant à 6 contre 4.
Misère! ma soirée s'achève là, on rentre a l'appart le cœur lourd! Et j’ai même pas eu le temps de me prendre une cuite !