Une des serres et un des jardins...
Ha puis c’est la fin Aout, le temps de ramasser les crannberries à quatres pattes dans la foret et escortée par les chiens… pour faire peur aux ours.
On part à la chasse aux champignons avec Marcus et les gros molosses...
... rassurez vous on les a pas mangé!
Petite description du lieu : Perdu au fond des bois, il faut traverser deux rivières en canoe pour arriver à un petit havre de paix… une jolie cabane au fond des bois… des toilettes sèches sans porte, pour poser sa crotte confortablement installé parmi les oiseaux, les ecureuils, les arbres et les chiens à qui vous faites la causette.
(ma ptite cabane)
Je partage le lieu avec Marcus un autre woofeur autrichien qui parle parfaitement anglais lui… vainard. Et qui ne veut plus quitter l’endroit (on comprend pourquoi) et s’installe pour l’hiver.
Mes hotes sont bien sympas… Sarah est une anglaise émigrée au Canada depuis 5 ans. On se tape des apéros le soir, elle en profite! Elle m’explique que l’hiver elle reste sobre. Curieux! ‘C’est que je dois garder toute ma tete, on est au Yukon et au Yukon si tu sors dehors en jean-pull parce que t’es trop saoul pour t’habiller, en 10 minutes t’es mort…’ me dit-elle! Bigre!
En attendant le pinard circule dans les verres.
Les journées sont longues ( faut pas oublier que l'on est tout proche du cerlce polaire) et la temperature est froide… - 4 C à l’aube. Je me précipite au Emaüs local et je me dégote un joli pull rose bien douillet” pour 1 dollar. Accessoirement, je dors coiffé d’une belle tuque (un bonnet) comme tout bon quebecois qui se respectent. Tabarouate!
Sarah a la bougeotte, ça tombe bien parce qu’elle nous amène en balade souvent. Visite du Parc national de Tombstone (Qui est pas mal beau quand meme!). Puis un autre jour, direction Keno, ses mines d’argent et ses jolis paysages, encore.
(un joli lac pres de Dawson)
Dawson City est une caricature à elle toute seule. On se croirait projeté un siècle en arrière. Cette petite ville est la deuxième du Yukon, avec ses 1800 habitants… il faut dire qu’il y a au total 30 000 habitants au Yukon! Dans ma cabane, je tombe sur le livre ‘l’appel de la foret’ (ou l’appel sauvage) de Jack London. Je le devore et je tombe amoureuse du Yukon par la meme occasion. Magnifique! Il faut dire que le bougre s’est bien documenté puis qu’il a passé la majeur partie de son temps à squatter les saloons de Dawson à picoler et à écouter les histoires des vieux et des moins vieux pendant que d’autres tentaient de trouver quelques pepites à – 40 C… Ben vraiment!
(Dawson)
Curieuse d’en savoir un peu plus sur cette petite ville hors du temps, je file au musée (qui cela dit en passant est pas mal du tout). Et voici donc ce que j’ai pu en tirer…
The Klondike gold rush
L’histoire de Dawson est assez édifiante. En l’espace de quelques mois elle est passée du statut de petite bourgade de quelques habitants à celui de capitale du Yukon (statut qu’elle garde jusqu’en 1953), soit la ville la plus peuplée à l’ouest de Winnipeg et au nord de San Francisco (oui oui!). Tout commence avec de grosses pépites d’or trouvées dans la Klondike river en 1896, de quelques commères qui s'ennuient, de quelques marins commères aussi, qui se promènent entre l’Alaska et la Californie, de journalistes un tantinet marseillais, et d’une grosse crise du chomage aux Etats Unis… et c’est partie pour qu’une masse de chomeurs et vagabons, curieux ou reveurs … embarquent en direction du Nord à la recherche du bonheur et de la richesse! Mais le nord, c’est pas la Californie, et au Yukon en hiver il fait – 40 C. En juillet 1897, des miliers de personnes arrivent au porte du Yukon, en marcel avec un coeur rempli d’espoir, sans se douter de ce qui va les attendre. Pour aller au nord, deux solutions :
La première est d’emprunter le col de Chilkoot au depart de Dyea (tient y a pleins d’organismes de tourisme qui se propose de vous refaire la traversée en vrai), avec suffisament de nourriture pour tenir tout l’hiver (soit 25kg en moyenne), attention la police controlaient tout ça avec application. On rigole pas avec ces choses là.
Pour les curieux, voici un passage ecrit par Michel Le Bris qui preface la nouvelle edition de ‘l’appel de la foret’. Ca resume bien la situation :
“Dès l’automne commença le cauchemar : 62 000 malheureux sérrés sur la plage de Dyea battue par un vent glacial, et devant eux la glace à vif, les vents tourbillonnants, les risques d’avalanche, et une pente finale si raide qu’aucun animal me pouvait la franchir. Une chaine ininterrompue de ces pauvres hères, titubant sous leurs paquetages, à demi gelés, affamés, se formait dès le petit matin. Aucune halte n’etait premise, sous peine de se trouver éjécté de la chaine, chacun devait mettre exactement ses pas dans celui de son prédécésseur, jusqu’à l’épreuve finale : 1500 marches taillées Presque à pic dans la glace. Les chiens de traineaux eux-memes devaient etre portés à dos d’homme… 40 000 hommes renoncèrent mais 22 000 reussiront à passer”. Fichtre!
Ou sinon on prenait par Skagway qui etait “ l’autre porte d’entrée du pays de l’or après Dyea… la route la plus aisée, crurent d’abord les chercheurs d’or, qui débutait comme une promenade à cheval à travers les collines. Il fallut bien vite dechanter, quand se succédèrent devant eux precipices et rivières à traverser. A Devil’s Hill (tout un programme), le moindre écart pouvait déclancher une avalanche. A Porcupine Hill, les chevaux se brisèrent les jambes sur les blocs instables. Mais ce n’etait rien encore comparé à Summit Hill, jusqu’à White Pass : mille pieds d’ascension sur une pente escarpée transformée en fleuve de boue. Les chevaux, members brisés, y agonisaient, piétinés par la foule jusqu’à n’etre plus qu’une masse sanglante, leur os servant de marchepied aux survivants…” … le chemin fut surnommé le Dead Horse Trail… charmant!
Bref, après tout ça il n’a fallu que quelques jours pour la ville compte 30 000 habitants crevés, qui s’installèrent dans des cabanes de fortune plus les plus chanceux, 2 banques en pleine forme, 2 journaux, 5 églises, 1 théatre, 30 saloons, 1 télégraphe et tout pleins de prostituées, métier considéré à ce moment d’utilité publique pour tous ces hommes seuls qui devaient pas mal s’ennuyer quand meme!
En 1898, l’hiver fut l’un des plus froids jamais enregistrés. Toute cette populace se mis donc à abattre des hectares et des hectares d’arbres qui servaient à rechauffer la terre pour les prospections mais aussi à se chauffer ou encore pour se construire des belles cabanes. C’est pour cela que autour de Dawson, les vieilles forets ça n’existe plus car tout a été rasé à cette periode.
L’euphorie fut de courte durée puisque en Aout 1899 des grosses pépites furent découverte à Nome en Alaska et provoqua un depart en masse des habitants de Dawson et transforma la ville en ville fantome. Voila pour l’anecdote historique…
… pour vous quitter sur une note positive voici la recette des croquettes de courgettes! Ha la courgette! Vous pouvez meme quadrupler la recette et en congeler en masse pour les apéros d’hiver!
Croquettes de courgettes.
- Rapez quatres courgettes.
- Dans un bol fouetter 2 oeufs et de la farine (environ 250ml, soit 1 tasse en mesure anglaise) et un peu de sel et de muscade.
- Rajouter la courgette
- Cuire dans une poele en faisant des petites crottes.
- Servir avec une sauce au yaourt ou de la sauce soja.